Accueil > Récits et Photos de nos ateliers et sorties. > Les auxiliaires du jardin et les nuisibles

Compte rendu de Nicole Kobak de l’atelier sur les auxiliaires et nuisibles au jardin animé par Gérard Bourges.

Vous trouverez toutes les photos de ces auxiliaires du jardin sur ce document ci-contre :


LES TRAITEMENTS :

Se pose le problème des traitements au jardin car bio et non bio, ils ne sont jamais inoffensifs  ;
Ainsi l’usage de la bouillie bordelaise ou sulfate de cuivre, pourtant autorisé en BIO, fait débat actuellement en raison de la toxicité du cuivre (fongicide, bactéricide, algicide) sur l’environnement ; non biodégradable il s’accumule et devient toxique pour le sol et ses organismes (dont les vers de terre et les mycorhizes), la faune, la flore et l’homme. Ainsi le retour des coccinelles est lié à la baisse de l’usage des pesticides avec la culture plus raisonnée et l’augmentation de la résistance aux maladies.
De même le pyrèthre, pesticide naturel est un véritable lance-flamme qui tue tous les insectes y compris les pollinisateurs situés à proximité.

LE SOL :

Pourquoi y a-t-il des invasions de pucerons ? Un pêcher de vigne est envahi dans un endroit (sol sec) mais pas ailleurs sur le même terrain. En fait à cet endroit le sol plus ingrat induit la fabrication d’une sève plus concentrée donc plus sucrée qui attire les pucerons. Un endroit donc à éviter pour ce pêcher ! De prime abord, considérer le sol avant toute plantation.

Ainsi quand une plante souffre, il existe plusieurs raisons :
 le sol est-il en bon état ? Y a-t-il des carences ?
 peut-être faut-il pailler ? Mais attention à ne pas mettre une épaisseur de tonte verte au pied des fruitiers : trop riche en azote, elle brûlerait l’arbre. D’abord laisser sécher la tonte avant le paillage.
 le sol doit être bien nourri pour être équilibré, sachant que tout excès se répercute sur l’environnement.
-Les engrais verts, très utiles, ont diverses fonctions : ainsi le blé noir pousse dans les sols acides, prenant dans ce sol pauvre les nutriments non disponibles pour les autres plantes. Ce sont des engrais verts très nourriciers.

TRAVAIL DU SOL :

Faut-il travailler, bêcher le sol ?

Naturellement les diverses variétés de lombrics (tubes digestifs du sol) contribuent à la décomposition des déchets végétaux, assurent la fertilisation par les tortillons de terre (leurs déjections), aèrent le sol par leurs nombreuses galeries.

De même le champignon du sol ou mycorhizes (ex. les moisissures blanches sous les feuilles) forment des associations avec les racines et augmentent ainsi la surface d’exploration (x1000) de la plupart des plantes mais uniquement si il y a de la matière organique dans le sol. leur rôle est essentiel non seulement pour la nutrition mais aussi pour la résistance à la sécheresse et aux champignons pathogènes améliorant ainsi la croissance des plantes.

Mais leur action est perturbée par :
 l’excès de phosphore (P), Azote (N), cuivre (Cu) qui peut même bloquer les mycorhizes (avec le cuivre de la bouillie bordelaise), réduisant ainsi la capacité d’absorption des racines.
 les gros labours diminuant le pouvoir absorbant nutritif des racines.
 le simple bêchage (de 25-30cm de profondeur) retourne le sol, les organismes du fond étant remontés à la surface, ces derniers étant enfouis. Il faudra plus de 3 mois pour la remise en place des organismes dans le sol, de plus, ce déséquilibre stresse la plante qui aura alors moins de défenses.

En hiver, le paillage du potager empêchera la pousse des mauvaises herbes et permettra de conserver un sol meuble ne nécessitant pas de bêchage et contribuera à l’enrichir.

 utiliser les traitements naturels préventifs : par exemple des purins de prêle, consoude et ortie pour stimuler les défenses des plantes en respectant les doses et les consignes d’utilisation.
 faire un choix approprié de plantes, c’est-à-dire résistantes, adaptées au sol :
 à la belle saison, couvrir le sol avec du paillage organique qui laisse respirer et nourrit le sol pour éviter la sécheresse.
 pour les plantations, anticiper en concevant les plantations de printemps en automne et pratiquant la rotation des cultures.

LES INSECTES AUXILIAIRES :

Comment les attirer dans son jardin ?

 la présence de fleurs variée est essentielle, de nombreux insectes se nourrissant de nectar et transportant du pollen, elles favoriseront la pollinisation des fruitier et autres plantes à fruits du potager (tomate, courgette…).De plus elles assureront non seulement le couvert mais aussi le gite sous les feuilles et dans les fleurs.
 naturellement en y laissant quelques espaces sauvages : tas de pierres, tas de bois, herbes non coupées, sol protégé et non pas laissé à nu, des petits branchages sous les haies après la taille.
 autre solution : installer 2 à 3 hôtels à insectes par jardin, certaines espèces pouvant ne pas être compatibles dans un même lieu, abrité des vents dominants d’ouest, avec un toit imperméable.

Quelques grands prédateurs :

1. La coccinelle :
C’est la larve qui est la plus vorace puisque dans une journée elle mangera 150 pucerons, l’adulte n’en consommant que 15-20.

2. La chrysope :
C’est encore la larve qui se nourrit de pucerons, l’adulte suivant l’espèce se nourrissant d’insectes ou de nectar.
Insectes peu mobiles tels les pucerons, larves de cochenille, acariens (lutte efficace en les arrosant d’eau si la plante n’y est pas sensible), aoutats dans la pelouse (traiter alors avec de l’eau, ceux-ci ne supportent pas l’eau), larves et œufs d’aleurode (sur lantana, fuchsia). Pour les tomates qui en subissent les piqûres, elles se décolorent (il n’y a plus de photosynthèse) et seront plus sensibles aux maladies.

Au cours de son développement, une larve peut manger 200 à 500 pucerons, et jusqu’à 10 000 acariens.
Associées à d’autres auxiliaires (coccinelles par exemple), les chrysopes sont non seulement de bons prédateurs de contrôle, mais peuvent même participer au « nettoyage » complet des populations de ravageurs.
Ces insectes fragiles craignant pluie et vent auront besoin d’abris tel le lierre grimpant sur un support non fragile, ne risquant pas d’être étouffé.

Lutte contre les aleurodes :
Ressemblant à de petites mouches blanches, ils vivent surtout dans les serres. Ces ravageurs attirés par le jaune, peuvent être piégés par des plaques jaunes dont l’étude peut alors indiquer une invasion : il conviendra de regarder sous les feuilles pour les trouver.
Pour les plantes d’intérieur, avant de les traiter, s’il est possible de les doucher, ces insectes aimant la chaleur sèche.
Au potager, comme pour les limaces, les œillets d’Inde donnent de bons résultats pour les repousser.

3. Le syrphe :
Ressemble un peu à une abeille ou une guêpe à 2 ailes, de 2cm de long et est caractérisé par un vol stationnaire.
Les larves se nourrissent de pucerons noirs, divers insectes, des champignons type tavelure, rouille, les adultes étant des pollinisateurs.
Le traitement au pyrèthre détruit les larves de syrphe ce qui est très dommageable car elles mangent 80% des insectes nuisibles du jardin.
 ils peuvent s’acheter s’il y a des pucerons dans le jardin.
 ou mettre des capucines, des fèves faisant office de leurre ou utiliser des plantes aromatiques répulsives.

Syrphes, chrysope, coccinelles (en l’absence de pucerons) sont des insectes nectarivores d’où la nécessité de planter diverses fleurs à nectar toute l’année, la période de développement des pucerons étant limitée.

 en supprimant les insecticides qui même bio détruisent une partie de la faune.
Si malgré tout, il est fait usage de traitements bio, il conviendra de respecter les restrictions (pas pendant le butinage, le bon dosage…)

4. La cantharide (coléoptère orange) :
Sort fin avril début mai sur les ombellifères (fenouil, carotte sauvage, aneth, fenouil…) fleurs plutôt blanches ou elles se nourrissent de nectar et pollen : ayant une trompe très courte, il leur est plus facile de se nourrir sur ces ombelles plates.
Les larves vivant dans le sol sont de redoutables prédatrices pour les petits ravageurs souterrains.
Elles aiment les endroits où se cacher, les paillis au pied des arbres, les tas de feuilles sèches, des morceaux de bois ou des pierres. Une haie sera aussi un bon refuge contre leurs prédateurs ainsi que pour de nombreux autres auxiliaires.

5. Le gendarme :
Insecte grégaire piqueur à corps mou, il se nourrit d’œufs de pucerons et autres insectes, de cochenilles farineuses. Intervient aussi dans la décomposition des végétaux.
Sera attiré par des mauves, des hibiscus, un tilleul.
En hiver, laisser les feuilles mortes tombées au pied des arbustes pour leur donner refuge.

6. Le carabe :
Insecte très rapide, il possède une carapace de couleur fluo, vert bleuté, noir et est pourvu de mandibules avec lesquelles il attrape ses proies.
Très gros prédateur, il mange les vers blancs, les insectes sortant du sol au printemps tel le carpocapse (hiverne à l’état de larve dans un cocon blanchâtre dissimulé dans les anfractuosités de l’écorce), les escargots, les limaces.
Il s’installe dans le paillage végétal, s’y abrite mais aime aussi la bière donc pas de piège à limaces.

Quelques pollinisateurs :

1. Abeilles solitaires :
Par ex : l’osmie (abeille velue noire et rousse) :
Visite les premières fleurs des arbres fruitiers et celles n’intéressant pas les abeilles domestiques, dès le mois de mars.

2. Grand xylocope, gros bourdon noir :
Bon pollinisateur. En voie de disparition à cause des pesticides et de la disparition de leurs abris.

3. Le bourdon terrestre

4. Les papillons

LES VERTÉBRÉS AUXILIAIRES :

1. La chauve-souris :
Etait en voie de disparition par manque d’abris naturels.
Le nichoir vendu en jardinerie doit être placé suffisamment haut dans un endroit bien exposé, protégé de la pluie, fixé sur des bâtiments, des arbres.

2. Les oiseaux :
Insectivores en été, granivores en hiver, des boules de graisses en hiver assureront leur pitance tandis qu’un récipient d’eau sera indispensable en cas de gel comme boisson et pour le bain.
Comme abri : haies libres d’aubépine, nichoirs, les haies taillées empêchant la nidification.
Grives, merles, poules sont également de gros consommateurs de nuisibles.
Afin d’éviter les ravages par les merles dans les cerisiers, prendre plutôt des cerisiers tardifs.
Pies, mésanges : les nids, souvent tapissés de lichens, doivent être inaccessibles aux chats .les mésanges (bleues ou charbonnières) très actives se nourrissent par exemple de papillons nuisibles, de chenilles, d’araignées, de pucerons, de mille-pattes, de coléoptères, de cocons du ver du pommier….
Les rouges-gorges (protégé) : ils se nourrissent naturellement des invertébrés vivant par terre (insectes, notamment des coléoptères, escargots, vers, araignées). De l’automne au début du printemps, il consomme aussi beaucoup de baies et autres petits fruits et apprécient les boules de graisse.

3. Musaraigne :
Elle ne s’attaque qu’aux insectes et aux invertébrés (jamais aux fruits et aux légumes).
Apprécie beaucoup le compost ou elle se nourrit de limaces, de vers ou de chenilles. Insatiable, peut manger le double de son poids en une journée.

4. Orvet :
Variété de lézard qui se cache sous les cailloux au pied d’arbustes.
Mange des limaces, escargots, vers blancs et gris, taupins, chenilles…
Recherche chaleur et humidité : Il trouve refuge dans les herbes hautes, les amas de pierres au pied d’un arbuste, le tas de compost…

5. Crapaud :
Mange les petites limaces, les larves du sol : ne pas utiliser de métaldéhyde toxique pour le crapaud, les animaux à sang chaud …
Un abri à proximité d’un point d’eau peut être constitué de quelques grosses pierres ; des plaques d’écorces, un pot plutôt en grès retourné,

6. Hérisson (protégé) :
Régime alimentaire : criquets, sauterelles, limaces, escargots, vers, hannetons, charançons, mille-pattes…
Dans un coin du jardin, lui mettre à disposition des branchages, des feuilles mortes, des ronces, un petit tas de bois ou de pierre, des bottes de paille.
Craint l’eau et ne digère pas les produits laitiers.

7. Taupe :
Détestée des jardiniers et des amateurs de pelouse, elle est pourtant très utile au jardin :
 aère et facilite le drainage des sols.
 se nourrit à 90% de lombrics, de taupins et vers blancs, des limaces.
 produit une terre très fine utilisable directement pour les semis en caissette ou convenant à la culture en pot : y ajouter du compost, des tortillons de lombric, du terreau ou du sable

PLANTES AUXILIAIRES :

La tanaisie :
Contre la piéride du chou, les mouches de la carotte et du navet : jeter des tiges fleuries sur les choux infestés par les œufs situés sous les feuilles) ou faire un purin.

Le purin de fougères est un bon anti-insecte

L’ortie a trois effets  :
 nourricier en apportant N et K
 donne un purin répulsif
 contient de l’histamine qui booste la multiplication cellulaire donc la croissance des plantes.

Utiliser les plantes aromatiques : thym, lavande, romarin (anti-pucerons), sarriette répulsive pour de nombreux insectes.

Mélanger les plantes du potager, par exemple un rang de carottes alterné avec un rang de poireaux
Choisir des plants plus résistants tel le poireau bleu saint Victor

BIBLIOGRAPHIE :

Guide des petites bêtes des villes et des jardins Guide des fous de nature chez Belin
Nourrir et attirer les animaux de votre jardin de Stephen MOSS éditeur les animaux du jardin
Pucerons, mildiou, limaces : prévenir, identifier, soigner bio Terre vivante, écologie pratique.


Autres articles de cette rubrique

  1. Qui sommes-nous ?
  2. Nous contacter
  3. Adhérer à l’association
  4. Partenaires